Curd Ridel (c’est son vrai nom) est né le 11 janvier 1963 à Pointe-Noire (Congo). Il apprendra donc simultanément, auprès de sa nounou et de ses frères et sœurs, à parler le mounoukoutouba et le français. Tout petit, il va se passionner pour le dessin et c’est à l’âge de quatre ans qu’il déclare à ses parents émerveillés qu’il sera auteur de bande dessinée.
Il va dès lors, avec un acharnement quasi maladif, noircir des monceaux de papier. Scolarisé à l’école Félix Tchicaya, il y apprendra à lire et à écrire, sur les beaux livres de Mamadou et Binéta, se perfectionnant chez lui en se plongeant dans Pif gadget, Pilote, Tintin, Spirou, etc… Il y découvre une multitude d’auteurs épatants, d’où vont émerger très vite pour lui Tabary et Godard, qui deviendront en quelque sorte ses modèles.
En 1979, il quitte son Afrique natale pour conquérir Paris. Il y découvre un petit journal en noir et blanc qui vient tout juste de sortir… «Les vacheries de Corinne à Jeannot», un canard faisant participer les lecteurs tout au long des pages. C’est ainsi que Curd Ridel voit publier son premier texte, sur un dessin de Tabary, et sa toute première planche de bd, sur un scénario de Gotlib… qui dit mieux ?
Puis le grand départ est donné, avec Les Tony’s Team, première grande série personnelle dont il assurera le scénario et le dessin jusqu’en 1982, réalisant ainsi près de 150 planches pour le journal Footy, en animant parallèlement les jeux, les rubriques et le personnage titre.
L’année suivante, il se partage entre l’édition, la publicité et le groupe Fleurus, pour lequel il crée, avec Gabrion au scénario, Les aventures de Tahoré et de son dauphin Pouli-Pouli, pour le journal Fripounet. Il édite simultanément plusieurs livres pour enfants dont Nils Holgersson et la série des Petits détectives pour Rouge et Or.
1985, il entre aux éditions Vaillant pour reprendre les personnages de Pif le chien et son compère Hercule. Il signera près d’une centaine de planches avec des scénaristes divers tels Corteggiani, Motti, Lelièvre, Galliano, Nadaud… puis de nombreuses couvertures, des illustrations, des jeux, etc…
Il travaille pour d’autres journaux comme Amis Coop ou Mikado, tantôt scénariste, tantôt dessinateur. C’est dans Pif qu’il lance, avec Lelièvre au scénario, une nouvelle série : Radio Kids, quatre gamins multiraciaux qui font une radio libre pour jeunes. Cette série comptera quelque 250 pages parues dans Pif.
En 1989, il travaille également pour Dupuis, dessinant «Attention École !» sur des scénarii de Salma et réalisant des cartoons muets pour les couvertures de Spirou. L’année suivante, Curd Ridel conçoit un album d’illustrations sur Marco Polo (éditions Jean-Paul Gisserot) et réalise les décors de «Dans la cour des grands», série historique de 11 émissions pour F.R.3.
En 1991, il rencontre Arleston, à qui il demande de collaborer à un projet qui lui tient à cœur depuis longtemps : une bande dessinée d’humour délirant, avec pour cadre l’Inde mystérieuse, celle des fakirs, des maharadjahs et de la reine Victoria. Ainsi vont naître les aventures de Tandori, fakir du Bengale qui démarrent dans Hello Bédé l’année suivante et dont les albums paraîtront aux éditions du Lombard à partir de 93.
Début 1992, il réalise, pour un éditeur thaïlandais, une série de sept albums pour les tout petits, dont la particularité est de faire du bruit quand on appuie dessus. Quatre de ces sept livres sont édités en France sous les titres ô combien évocateurs de «Pompette l’ambulance», «Pimpon le camion de pompier», «Spidi l’avion» et «Copine la voiture de police». En parallèle, il assure une collaboration régulière à des journaux comme Bambi et Chut ! Je lis, réalisant des illustrations en couleurs, tout en dessinant de nombreuses pages destinées à la publicité et la communication.
En 1994, avec Téhy (Jim) au scénario, il crée chez Casterman une nouvelle série d’humour intitulée Rigoletto Loustic. Cette bande dessinée raconte les aventures d’un petit garçon très attachant à la découverte de la vie, l’amour… Et sa descente aux enfers dans un camp de nudistes…
En 1996, Curd Ridel continue de sévir aux éditions du Lombard et donne vie, avec le scénariste Mythic, au Gowap, un des personnages les plus déjantés de la bande dessinée. Animal débonnaire à la morphologie étrange, sorte de monstre violet recouvert de poils et de pustules, Le Gowap n’a pas son égal pour bouffer tout ce qui traîne.
Les aventures du Gowap sont adaptées en dessin animé, pour une série de 52 films qui sont multidifusés sur plusieurs chaines, en France comme à l’étranger.
La série Angèle et René, pour laquelle Curd Ridel assure le scénario et le dessin, voit le jour aux éditions du Lombard.
Dès la sortie, en 1997, les aventures de la petite Angèle et de son cochon René se voient décerner le prix du jeune public à Audincourt. Très vite, les gags de ce duo atypique s’étalent dans un nombre impressionnant de journaux, revues et périodiques à travers le monde : Allemagne, Portugal, Suède, Hollande… C’est la toute première bande dessinée occidentale qui sera traduite en Chine, où les albums d’Angèle et René sont de véritables best-sellers, au point de générer un nombre impressionnant de copies «made in China».
Ne délaissant pas pour autant le monde de la publicité, Curd Ridel travaille simultanément avec l’agence Papooses pour de nombreuses marques de produits alimentaires destinés à un jeune public comme Kellogg’s ou Nestlé. Ses petits personnages font la joie des petits gourmands.
Pour Malabar, il dessine la série des «Malabarbouilles», qui firent fureur dans les cours de récré. Il anime pendant 6 années le journal Rik et Rok, bimestriel gratuit des magasins Auchan et réalise, avec ces deux même personnages, des milliers d’ illustrations, de jeux, BD, jeux de l’oie, de 7 familles, masques, frisbee, figurines 3d, etc…
Pour le plaisir de raconter des histoires, il écrit de nombreux scénarii pour Dany, le génial créateur d’Olivier Rameau, pour Dav, il écrit Django Renard, western animalier édité aux éditions Bamboo.
Pour les éditions de DVD Seven 7, Curd Ridel dévoile en interviews-bonus, encore une autre facette, puisque depuis son enfance il est fasciné par l’univers du western italien. Incollable sur la filmographie de Giuliano Gemma, Anthony Steffen, Franco Nero, Tomas Milian, Peter Martell… c’est dans son atelier, dont les murs sont couverts d’affiches de western spaghetti et d’où retentit sans discontinuer les B.O. pétaradantes de ces films mythiques, qu’il écrit et dessine, chevauchant sa chaise ergonomique comme «Ringo » dans les plaines d’ Almeria…
Avec le jeune et talentueux Philippe Fenech, il crée les aventures d’un petit garçon plein d’imagination et… de son doudou, cela donne Tuff et Koala, une série d’albums aussi drôle que tendre, pour les petits, aux éditions Soleil.
En 2006, sort un premier roman, aux éditions des ronds dans l’O, «Quatre roses fanées». Racontée à la première personne, c’est une étrange histoire qui nous entraîne dans un tourbillon de passions et d’amour, aux frontières de la déraison. Puis, ne délaissant pas la BD, il démarre une nouvelle série à gags chez Bamboo «Les pétanqueurs» avec Cazenove, une série à l’accent très méridional, qui fleure bon le soleil du midi.
Aux éditions Soleil, il illustre «Les petites filles sont des princesses» avec Jim et Gaston au scénario, et fait renaître, avec Arleston, «Tandori , le fakir du Bengale», dans une édition complètement restaurée et remasterisée.
Avec l’excellent dessinateur Frédéric Garcia, Curd Ridel revisite Jules Verne pour une adaptation BD de «Voyage au centre de la terre» aux éditions Adonis.
En marge complète de la bande dessinée, facette sans doute méconnue de nombreux bédéphiles, Curd Ridel a toujours cultivé une autre passion, celle de la musique. C’est sur sa guitare qu’il compose et écrit des chansons depuis sa plus tendre enfance.
Un premier C.D. voit le jour, «Loin de Paris», puis un second, «Sur la route de Loango», venant prouver, si besoin était, que la chanson à texte avait encore sa place dans le cœur des gens d’aujourd’hui.
De ballades romantiques en salsa, de valses sentimentales en riffs africains, Curd Ridel nous emmène en voyage au gré de ses mots en compagnie d’une bande de musiciens remarquables et avec la complicité amicale de Jean-Michel Bréthenou, arrangeur de génie.
Pour les éditions de DVD Seven 7, puis surtout Artus films, Curd Ridel dévoile en interviews-bonus, encore une autre de ses facettes, puisque depuis son enfance il est fasciné par l’univers du western italien et du cinéma de genre.
Incollable sur la filmographie de Giuliano Gemma, Anthony Steffen, Franco Nero, Tomas Milian, Peter Martell… c’est dans son atelier, dont les murs sont couverts d’affiches de western spaghetti et d’où retentit sans discontinuer les B.O. pétaradantes de ces films mythiques, qu’il écrit et dessine, chevauchant sa chaise ergonomique comme «Ringo » dans les plaines d’ Almeria…
C’est à nouveau comme auteur complet qu’il réalise les albums « Si j’étais grande, je serais MAMAN » et « Si j’étais grande, je serais STAR » chez Bamboo ; des gags désarmants de tendresse dont il assure scénario et dessin.
Sur des scénarii de Pascal Bresson, il adopte un dessin beaucoup plus réaliste pour illustrer la bande dessinée « Ushuaia », les aventures de Nicolas Hulot, chez Glénat.
Puis, avec le même bonheur il se diversifie encore avec «Mon frère ce boulet» scénarisé par Gaston, « Le petit coach » avec Janssens, il adapte les anecdotes véridiques du fameux site VDM en réalisant des albums délirants sur les chats, les chiens et les voisins.
Il livre une adaptation complètement muette du «Vilain petit canard» d’Andersen, pouvant du coup être lu par les tout petits dans la collection Pouss’ de Bamboo.
Puis vient en le retour attendu d’Angèle et René avec un recueil de gags sur l’amour intitulé : «Amour, tendresse et gros bisous» puis deux romans illustrés «Le mystère du bois qui chante» et «le secret de tante Zita» chez Bamboo.
Sur un scénario de Lionel Courtot, il revisite «La folle histoire de l’électricité» qui paraît aux éditions du Signe, en partenariat avec EDF et le musée Électropolis de Mulhouse.
Avec Raoul Cauvin, que la presse surnomme « L’Homme aux soixante millions d’albums », le père des Tuniques bleues, Cédric, l’Agent 212, Pierre Tombal, les Psy, les Femmes en Blanc et de tant d’autres séries à succès, Curd innove en se lançant dans le crowdfoundig pour créer « Le bâtard des étoiles » qui voit le jour en mars 2016…
Il a reçu de nombreuses récompenses dont le Prix de l’humour à Chambéry, le Prix du jeune public à Audincourt, le Prix métiers et culture, le Betty Boop du meilleur album jeunesse à Hyères, Le prix Coup de cœur à Décines, le grand prix du public à Montreuil-Bellay.…